La myopie n’est pas une maladie mais un trouble de la vision qui se caractérise par une vision nette de près mais une vision floue de loin. Affectant environ un tiers des adultes en Europe et en Amérique du Nord, la myopie est le défaut visuel le plus répandu, et sa prévalence ne cesse d’augmenter.
Elle apparaît généralement à l’âge scolaire (dans l’enfance ou l’adolescence) et elle évolue jusqu’au début de l’âge adulte, où elle a tendance à se stabiliser. Certaines myopies fortes, appelées myopies «maladies», évoluent malheureusement toute la vie.
Il existe différents niveaux de myopie variant d’un sujet à un autre qui se traduisent par une pénalisation visuelle plus ou moins importante. Les myopes « légers » ne sont pas obligés de corriger leur myopie en permanence mais seulement dans des situations à risques ou nécessaires comme conduire, aller au cinéma, etc… D’autres auront une vision très détériorée, même de près.
En ophtalmologie, la gravité des anomalies de la réfraction (dont fait partie la myopie) est mesurée en dioptries. Par convention, le degré de myopie est décrit avec un signe « moins », allant par exemple de -0,25 à -2,50 dioptries pour les myopies légères, – 2,75 à -6 dioptries pour les myopies moyennes, -6 dioptries et au-delà pour les myopies fortes.
La prévalence de la myopie dans les différentes populations varie selon l’âge, l’origine géographique, et l’environnement. En France, selon la Haute Autorité de Santé (HAS), 29% de la population serait myope. C’est également le chiffre que l’on retrouve en Amérique du Nord.
En revanche, les pays asiatiques sont plus touchés : 80 à 90% des enfants d’âge scolaire sont myopes dans certaines régions urbaines de Chine, à Taiwan, à Hong Kong, au Japon, ou encore en Corée du Sud. Parmi eux, 10 à 20% sont atteints de myopie forte, qui peut entraîner des complications graves.
Selon plusieurs estimations, 2,5 milliards de personnes (un tiers de la population mondiale) seront myopes en 2020, contre 1,6 milliard aujourd’hui.
Dans un œil normal, l’image des objets est projetée sur la rétine (une sorte de « film photographique » situé au fond de l’œil). La cornée et le cristallin, les lentilles présentes à l’avant de l’œil, ont pour rôle de produire une image nette sur la rétine.
En cas de myopie, le point de netteté ne se trouve pas sur la rétine, mais en avant de celle-ci. Le plus souvent, ce phénomène est lié à un globe oculaire trop long. On parle alors de myopie axile.
Plus rarement, une courbure excessive de la cornée peut aussi être en cause. Dans tous les cas, l’image des objets éloignés apparaît floue, car le cristallin ne peut pas compenser.
Les causes de la myopie sont à la fois génétiques et environnementales, mais elles ne sont pas très bien connues. Jusqu’ici, plus de 20 régions génétiques ont été identifiées et pourraient abriter des gènes impliqués dans la myopie3. Selon certaines études, plus de 70 gènes joueraient ainsi un rôle dans les anomalies de la réfraction1. Certains de ces gènes codent pour des facteurs de croissance, ou encore pour des éléments de la matrice oculaire2.
Cependant, alors que la prévalence de la myopie de par le monde ne cesse d’augmenter, les chercheurs constatent que les facteurs environnementaux jouent également un rôle important dans le développement de ce trouble visuel. Selon une étude récente4, le manque d’exposition à la lumière naturelle du soleil perturberait la croissance de l’œil et pourrait favoriser la myopie. Les modes de vie actuels (jeux vidéos, lecture, écrans, peu d’activités extérieures, etc…) seraient donc à éviter au maximum.
Depuis quelques années, il existe des traitements pour tenter de limiter la progression de la myopie:
On distingue trois modalités principales:
les gouttes d’Atropine diluée
les lentilles de contact (de jour multifocales, ou de nuit: Orthokératologie)
Les lunettes: il s’agit de lunettes particulièpres induisant une défocalisation de l’image en périphérie rétinienne. La vision reste nette, mais la myopie est freinée.
Dans la plupart des cas, la myopie axile se corrige bien et corrigée, ne pose pas de problème dans la vie quotidienne. Elle se stabilise généralement vers l’âge de 25 ans et ne dépasse souvent pas -6 dioptries.
Cependant, certaines myopies sont évolutives (aussi appelées myopies maladies) ne se stabilisent pas, et nécessitent un contrôle visuel régulier chez un médecin ophtalmologique, et une adaptation de la correction optique fréquente.
De plus, la myopie (surtout lorsqu’elle est forte) est associée à un risque accru de développer des maladies oculaires graves1, notamment :
un décollement de la rétine qui peut entraîner une cécité ;
un glaucome (détérioration du nerf optique) ;
une cataracte (opacification du cristallin) ;
une hémorragie de la macula ( zone centrale de la rétine).
Enfin, il est important de noter que tous les individus dans le monde ne bénéficient pas d’une correction visuelle adéquate. On estime que 150 millions de personnes sur la planète souffrent de troubles de la réfraction non corrigés, 8 millions d’entre elles étant considérées comme non voyantes2.